Tina Arena : "C’est la première fois que je viens au Maroc, en fait c’était un rêve d’enfance de venir ici"Tina Arena Comment débute votre séjour au Maroc (Skhirat) ?
C’est la première fois que je viens au Maroc, en fait c’était un rêve d’enfance de venir ici. C’est un pays qui m’intéresse de par sa culture, son architecture et aussi la nourriture qui est extraordinaire. La nourriture joue un très grand rôle dans ma vie (rires). Vous savez j’ai grandi en Australie, durant mon enfance je lisais les contes des milles et une nuit et je me disais qu’un jour peut être j’aurai la chance de visiter un pays qui me fait vraiment rêver. Maintenant je suis là pour travailler mais je reviendrai sûrement après.
Quel est votre secret pour être aussi belle ?
Je n’ai pas de secret (rires). La seule chose qui a changé c’est que je me sens bien dans ma peau. J’ai 38 ans et j’ai vécu pas mal d’expériences. Maintenant je suis arrivée à un moment où je me sens très bien. C’est en fait le bonheur qui me donne cet éclat. C’est grâce à mon fils et à mon mari, je vis pour ces 2 hommes parce qu’ils sont extraordinaires et qu’ils me donnent tellement d’amour et de joie. C’est peut être ça mon secret, c’est très simple !
Comment vous sentez-vous dans votre nouveau rôle de maman ?
C’est un privilège et c’est surtout instinctif. Durant ma grossesse j’ai lu des livres mais ils disaient tous la même chose et ce n’est pas des informations très utiles parce que chaque enfant est unique. Mon bébé m’a donné quelque chose que je ne peux pas décrire et je pense que c’est le sentiment de toutes les mamans qui le sont pour la première fois. C’est une révélation, un voyage de tous les jours, il y a des moments extraordinaires et des moments durs aussi et ce n’est pas évident. Son père et moi on est seuls, on n’a pas de nounou, on l’emmène partout et on essaie de partager le boulot. Et c’est extraordinaire parce que si je le confiais à quelqu’un d’autre il aurait la chance de le voir debout la première fois ou voir sa première dent et ça c’est important pour une maman.
Est-ce que vous êtes en tournée en ce moment ? Quels sont vos projets ?
Oui. On a commencé la tournée à Paris où on a fait 2 concerts au mois de juin. En juillet et août on a fait pas mal de concerts dans toute la France et on a visité pas mal d’endroits. C’est vraiment bien parti et on a quelques concerts qui restent avant novembre. En décembre je pars en Australie pour voir mes parents qui n’ont pas encore vu mon fils car il est né à paris. Ça sera la première fois que je l’emmène là-bas, comme ça il peut découvrir tous les kangourous et koalas là-bas (rires). L’année prochaine je vais commencer à écrire pour préparer un disque qui sortira vers la fin de l’année.
Pourquoi avez-vous choisi Paris pour vous installer ?
En fait la moitié de l’année je suis à Londres et l’autre moitié à Paris. Paris c’est le centre de tout mon boulot français car toutes les chaînes et les grosses productions sont installées là-bas, donc il faut être à côté pour travailler. Je n’aime pas les grandes villes, j’aimerai habiter un peu ailleurs. C’est difficile de vivre à Paris et avec la naissance de mon fils je pense que ce n’est pas agréable pour un enfant de grandir dans une ville aussi grande. J’ai envie de vivre autre chose en plus. Je suis à Paris et à Londres juste pour mon boulot mais ça ne sera pas comme ça toute ma vie, je vais bouger (rires), c’est dans mes objectifs.
Est-ce que vous vous sentez à l’aise en France ?
Je me sens très bien en France et je me sentirais bien n’importe où. En fait je me sens bien quand j’ai ma famille autour de moi. J’ai eu la chance d’avoir des racines italiennes, j’ai grandi dans un pays anglo-saxon et je vis en France. C’est un mélange extraordinaire qui n’arrive pas très souvent.
Ce que vous chantez c’est universel mais est-ce que vous êtes attachée à la culture australienne ?
Bien sûr c’est mon pays, c’est chez moi. C’est très important pour moi de maintenir des rapports très proches avec les australiens. Vous savez j’ai grandi et j’ai commencé ma carrière là-bas. Mais après j’ai voulu explorer d’autres univers et pour cela il faut sortir de son pays et ça c’est valable pour tous les pays et tous les métiers. La stabilité et le confort n’apportent rien du tout. Moi j’ai besoin d’échanges culturels parce que c’est ça qui forme un vrai caractère. Et c’est justement ça la richesse que m’apporte mon métier. Le fait que moi après 31 ou 32 ans de carrière j’ai eu le privilège de visiter pas mal d’endroits et ça c’est une expérience très riche.
Votre dernier album « Un autre univers » est entièrement en français. Pourquoi ce choix ?
Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas prendre des risques ? Je suis quelqu’un qui a besoin de prendre des risques et je savais au début de ce projet que c’était un gros risque mais en fin de compte si on ne prend pas de risques on n’avance jamais. J’ai la chance de pouvoir enregistrer dans plusieurs langues : je chante en italien, un petit peu en espagnol, en français et en anglais. Et chanter en français fait plaisir à mon public francophone qui me soutient depuis longtemps. C’est une expérience énorme pour moi parce que ça me fait avancer et j’espère continuer à le faire.
Quel est le message que vous voulez véhiculer à travers votre chanson « Je m’appelle Bagdad » ?
Je crois que le message est clair. Cette chanson n’est pas spécifique à Bagdad parce que ce n’est pas la seule ville qui est entrain de vivre une guerre. Je ne fais pas de la politique, je suis une artiste et mon boulot me donne le moyen de parler de beaucoup de choses et ça c’est très important. La musique est une chose qu’on partage et qui reste. Et nous les musiciens notre rôle c’est d’apporter des messages d’espoir et de parler de choses qui ne sont pas toujours positives. J’ai accepté de faire cette chanson. Si ça plait au public tant mieux, sinon c’est pas grave. On ne peut pas faire plaisir à tout le monde.
Que représente pour vous l’engagement ?
Pour moi un artiste engagé est un artiste qui a une conscience. Les choses qui se passent dans le monde aujourd’hui m’intéressent beaucoup. Les artistes en musique ne peuvent pas dépasser certaines lignes sinon on les attaque tout de suite. Il faut vraiment faire attention à tout ce qu’on dit, à tous les sujets qu’on approche. J’apprécie ma position mais je ne veux pas en profiter. Je veux faire les choses bien et profiter de pouvoir diffuser des choses positives, et aider si possible. Je ne veux pas faire de la politique parce que je ne tiendrai pas là-dedans (rires) et ça ne m’intéresse pas du tout. Mais c’est très important d’être au courant de ce qui se passe dans le monde et pas seulement dans mon monde. Parce que tout le monde pense que mon monde est extraordinaire, que je vis dans un palace, que j’ai des gens qui font tout à ma place, ce n’est pas du tout comme ça. Je fais tout moi-même, c’est un choix personnel.
Qu’a apporté la comédie musicale à votre carrière ?
Pas mal de choses. Quand on monte sur scène c’est toujours un plaisir, c’est un moment de partage. Quand on est là entrain de parler, de dialoguer ou de chanter on voit le public juste en face, on voit aussi ses réactions : si c’est positif, s’ils ne comprennent pas et c’est vraiment extraordinaire. Les comédies musicales ont joué un rôle important dans ma carrière, j’en ai fait 6 ou 7 et j’espère continuer à en faire. Ce que j’aime dans les comédies musicales c’est la discipline. Chaque soir il faut être là à une heure précise pour le public, peu importe ce qui se passe dans ta vie. Et il y a peu de gens dans le métier qui ont la capacité de le faire car ça demande une grande discipline.
Est-ce que pour vous l’interactivité entre les arts est importante ?
Oui et c’est pour ça que je fais des comédies musicales parce que ça me permet de monter sur scène, d’être disciplinée, de jouer un rôle, c’est vachement intéressant. La diversité m’intéresse beaucoup. Mais il est difficile d’approcher un monde comme celui du film par exemple, déjà le monde de la musique devient vachement dur à approcher (rires). Mais si un jour quelqu’un a une approche de quelque chose qui m’intéresse je pourrais le faire, mais faire du cinéma juste pour dire « je fais du cinéma »... non merci.
Est-ce que vous avez pensé à faire un duo avec un artiste marocain ?
Il faut toujours rester ouvert, je ne connais pas beaucoup d’artistes marocains mais je suis ouverte à toute proposition