EpidémiologieL'hypothyroïdie qui touche préférentiellement le sexe féminin est une affection fréquente dont le diagnostic est parfois fait à retardement, elle concerne environ 3 % des femmes et seulement 0,5 % des hommes. Son incidence croit avec l'âge puisqu'elle atteint 14 pour 1000 personnes par an après 75 ans.
ClassificationLa thyroïdite lymphocytaire des adolescents est caractérisée par la présence pendant la puberté, d'un goitre (augmentation de volume de la thyroïde entraînant une grosseur à la face antérieure du cou), d'une diminution du taux des hormones thyroïdiennes dans le sang. Son évolution est définitive que dans 1/3 des cas.
La thyroïdite lymphocytaire chronique s'installe progressivement et souvent silencieusement chez une femme après la ménopause. Elle entraîne une diminution de volume de la thyroïde et l'on constate la présence d'anticorps anti-TPO à un taux inconstamment élevé.
La thyroïdite du post-partum est découverte après l'accouchement et quelquefois à la suite d'un excès de sécrétion d'hormones thyroïdiennes chez les femmes qui présentent d'autre part un taux d'anticorps anti-TPO élevé. Cette hypothyroïdie régresse d'elle-même après quelques mois d'évolution et ne persiste que chez environ 1/5 des jeunes femmes venant d'avoir un enfant. Elle a tendance à être confondu avec le fameux baby-blues.
AnatomieLa glande thyroïde pèse environ 30 g quand il n'existe pas de pathologies associées. Sa forme est celle d'un papillon dont les deux ailes (les lobes) sont symétriques et situées contre les anneaux cartilagineux composant la trachée artère. Ces lobes sont reliés en avant par un isthme.
La thyroïde fait l'objet d'un examen régulier par la palpation mais également et par le dosage de la T3 et de la T4 lors des consultations médicales de routine.
En arrière des lobes thyroïdiens se situent de minuscules glandes, les parathyroïdes, à l'origine de la sécrétion des hormones parathyroïdiennes. De chaque côté de la thyroïde passent les deux nerfs récurrents qui commandent les muscles du larynx.
PhysiologieLa glande thyroïde est constituée de deux types de cellules : les cellules C (à l'origine la sécrétion de la calcitonine qui est l'hormone diminuant le taux de calcium dans le sang) et les cellules thyroïdiennes qui sont beaucoup plus nombreuses et regroupées sous forme de vésicules. Ces dernières captent l'iode à partir du sang circulant et le transforment en une substance appelée préhormone thyroïdienne. La préhormone thyroïdienne est stockée ensuite dans les vésicules thyroïdiennes jusqu'à ce que survienne une stimulation de la part de la glande hypophyse située à la base du cerveau, en dessous de l'hypothalamus qui excite l'hypophyse elle-même.
La stimulation de la glande thyroïde a lieu lorsque l'hypophyse émet une hormone appelée la TSH (thyroid stimulating hormone) qui parvient au niveau de la thyroïde et entraîne la libération à partir des vésicules d'une partie de leur stock hormonal sous la forme de triiodothyronine (T3) et de thyroxine (T4).
CausesL'hypothyroïdie est une maladie qui n'est pas exceptionnel et survient sans distinction de sexe ni d'âge et parfois à la naissance. Elle est plus fréquente dans le sexe féminin, touche les femmes d'âge moyen et reste le plus souvent méconnue chez les personnes âgées.
La diminution de sécrétion de l'hormone thyroïdienne peut-être due à des causes siégeant dans la thyroïde elle-même, on parle alors d'hypothyroïdie primitive. Quand l'hypothyroïdie est due à une "freination" excessive de la thyroïde par la thyréostimuline (hormone provenant de la glande hypophyse et stimulant la sécrétion des hormones thyroïdiennes par la thyroïde), on parle alors d'hypothyroïdie secondaire.
1) l'hypothyroïdie primitive :La thyroïdite d'Hashimoto qui correspond à une augmentation pathologique du volume de la glande thyroïde. Appelée également goître lymphoplasmocytaire, cette maladie inflammatoire chronique de la glande thyroïde est assez fréquente, et frappe essentiellement les femmes de 30 à 40 ans. La mise en évidence de cette maladie passe par la recherche des anticorps antithyroglobulines (détectés par la technique d'agglutination des globules rouges), et des anticorps antithyroperoxydase (anti-TPO ou antimicrosomiaux). Ces anticorps dirigés contre la personne elle-même témoignent de la destruction des cellules de la thyroïde observée lors des maladies auto-immunes thyroïdiennes, mais n'en sont pas la cause. La thyroïdite d'Hashimoto est très souvent associée à d'autres maladies lors desquelles l'organisme fabrique des anticorps contre lui-même.
Adénome thyroïdien toxique
Un goitre (première partie de la maladie ou phase initiale d'une inflammation thyroïdienne : thyroïdite subaiguë)
Présence d'anticorps antithyroïdiens
2) L'hypothyroïdie secondaireElle apparaît quand il existe un trouble de la régulation entre l'hypothalamus et l'hypophyse, secondaire à un défaut de sécrétion par l'hypothalamus par l'intermédiaire de la TRH (hormone destinée à provoquer la sécrétion de TSH par la glande hypophyse) ou encore secondaire à une absence de sécrétion de TSH par l'hypophyse.
3) Autres causesCancer de la thyroïde (très rares)
Carence en iode en cas d'insuffisance alimentaire, volume de la thyroïde augmente et un goitre, un gonflement en avant et à la base du cou apparaît. Ces signes cliniques sont rares dans notre pays car le sel de table contient de l'iode et l'alimentation apporte une quantité suffisante de cet élément. Néanmoins, dans certains pays les sols sont pauvres voir dépourvus en iode, ce qui entraîne l'apparition de goitre qui disparaissent après utilisation de sel contenant de l'iode. Ceci constitue une mesure préventive.
Rarement l'hypothyroïdie est due à une anomalie congénitale telles que le syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes ou encore à un adénome de l'hypophyse qui sécrète de la thyréostimuline (TSH) ou bien à l'absorption de médicaments contenant de la thyroxine (hyperthyroïdie factice) qui est une des hormones thyroïdiennes. Ces médicaments dont le but était de provoquer un amaigrissement chez les patients étaient prescrits assez fréquemment dans le passé, ils sont interdits actuellement.
Symptômes
- Ralentissement des fonctions physiques et mentales (léthargie).
- Oedème.
- Bradycardie (diminution du rythme cardiaque).
- Modification du timbre de la voie à type de raucité.
- Frilosité et intolérance au froid.
- Fatigue constante.
- Crampes musculaires.
- Prise de poids.
- Constipation.
- Présence d'un goitre chez certains patients.
- Peau sèche pâle et froide qui semblent rugueuse est aqueuse.
- Bouffissure du visage.
- Cheveux secs.
- Langue épaisse.
- L'audition diminue.
- Symptômes psychiatriques ou neurologiques quelquefois.
- Troubles des règles (plus abondante et plus prolongé).
- Troubles de la libido (baisse de l'intérêt sexuel).
- Syndrome d'apnée du sommeil.
LaboLe dosage des hormones thyroïdiennes et tout particulièrement de leurs précurseurs permet de poser le diagnostic d'hypothyroïdie.
Au cours de cette maladie on constate:
- Une hypercholestérolémie.
- Une élévation du taux de cholestérol dans le sang en cas d'hypothyroïdie primaire (mais non d'origine hypophysaire).
- Une élévation de la créatine phosphokinase (CPK), de l'aspartate transaminases, de la deshydrogénase lactique.
- La présence d'anticorps circulants contre les cellules des parois de l'estomac.
Examens ComplémentairesL'électrocardiogramme enregistre des modifications du tracé à type de bradycardie (diminution du rythme cardiaque) avec diminution de l'amplitude des contractions cardiaques (complexe QRS, aplatissement ou inversion des ondes T.)
La scintigraphie et l'échographie de la thyroïde ainsi que le dosage des anticorps antithyroïdiens (contre les constituants de la glande thyroïde) permettent également de préciser le diagnostic d'hypothyroïdie.
Le test de stimulation par la T. R.H. n'a plus de place dans l'exploration habituelle de l'insuffisance de sécrétion de l'hormone thyroïdienne périphérique.
En ce qui concerne les hypothyroïdies d'origine auto-immune diverss antigènes servent de cible aux anticorps. Les anticorps antithyroperoxydase sont à l'origine d'une transformation de l'iode par la thyroïde. Les anticorps antithyroglobulines ne sont pas connus avec précision. Les anticorps antirécepteur de la TSH sont peu souvent à l'origine d'hypothyroïdie et rarement retrouvé quoique pouvant expliquer certain diagnostic difficile de maladie de Basedow.
Evolutionl'évolution se fait lentement pendant plusieurs mois ou années sans que le diagnostic soit posé.
TraitementIl est directement dépendant de la cause:
- Administration de médicament contenant des molécules antithyroïdiennes artificielles (lévothyroxine, par exemple).
- Injection d'une dose unique d'iode 131 radioactif.
- Ablation partielle de la thyroïde.