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 Quel avenir pour les jeunes marocains ?

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2 participants
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imane

imane


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Age : 35
Ville / Pays : laayoun/maroc
Date d'inscription : 20/05/2006

Quel avenir pour les jeunes marocains ? Empty
MessageSujet: Quel avenir pour les jeunes marocains ?   Quel avenir pour les jeunes marocains ? EmptySam 9 Sep - 17:15

Les discours officiels sont remplis de références aux jeunes. On organise pour eux des fêtes de la jeunesse. On se préoccupe d'eux à chaque rentrée scolaire. On veut les mobiliser à chaque élection. Mais quelle place occupent réellement les jeunes dans notre pays?

Démographique ment, ils représentent les deux tiers de la population. L'accès à l'école et à l'emploi représentent les deux grands défis du pays, ce qui les concerne. A l’indépendance, il y avait quelques écoles marocaines et d’autres, crées par la France pour les fils de notables. Quelques milliers de marocains avaient appris à lire et à écrire.

Aujourd’hui, il y a plus de cinq millions d’enfants scolarisés et la moitié de la population, environ quinze millions de marocains, qui savent lire et écrire. La scolarisation est un succès relatif, car beaucoup d'enfants n'accèdent pas à l'école ou la quittent en cours de route. L'analphabétisme concerne encore 47 % de la population. Sur ce point, le Maroc pouvait faire beaucoup mieux!

La formation des cadres est par contre une réussite. A l’indépendance, il y avait 14 médecins au Maroc. Aujourd’hui, il y en a plus de 15000. Ceci est valable pour les avocats, les architectes, les ingénieurs. Il y a même un chômage des cadres, le pays en formant plus qu'il ne peut employer. Le chômage concerne 12 à 20% de la population générale selon la source, mais plus de 30 % des jeunes diplômés.

A partir de ces quelques données, comment juger le projet éducatif et l'insertion des jeunes dans la société ? Il serait tout aussi injuste de nier les progrès effectués, que de se réfugier dans l’autosatisfaction. Le Maroc a fait des choix. Certains étaient bons, d’autres mauvais.
Les choix effectués doivent être jugés non seulement intrinséquement, mais aussi en fonction de leur pertinence par rapport aux besoins de jeunes.

Que veulent réellement les jeunes ? Ils veulent principalement vivre une vie pleine, gratifiante. Ils sont pleinement intégrés dans la société moderne, basée sur la satisfaction immédiate des désirs et des besoins. Les valeurs de référence des jeunes sont moins les valeurs familiales traditionnelles que les valeurs universelles. Les relations parents enfants sont de plus en plus distendues. Il y a d'un côté le classique fossé des générations, mais aussi un problème de communication évident, lorsque l’enfant a été à l’école alors que le père est analphabète ; lorsque les goûts de l'enfants diffèrent profondément de ceux de ses parents. Il en découle l’éclatement de la famille nucléaire et sa recomposition en une nouvelle famille, non pas liée par le sang, mais par les affinités partagées. Les valeurs ne sont plus transmises de père en fils, de mère en fille ; elles sont transmises transversalement, entre jeunes.Il en découle que la loyauté du jeune va plus à son groupe qu’à sa famille ou à la société dans laquelle il vit. L’appartenance à la famille, à la cité, au pays est remise en cause. Les liens traditionnels ont disparu. Ceci explique probablement en partie la volonté d'émigration exprimée par un grand nombre de jeunes marocains, parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans la société dans laquelle ils sont nés.

La crise économique est un élément explicatif , mais ce n’est pas le seul, ni probablement le plus important. Autrement ils resteraient dans leur pays pour essayer de trouver un moyen de vivre et contribuer à corriger la société dont ils héritent. Les jeunes d’aujourd’hui ont des besoins contradictoires. Ils refusent toute tutelle et soumission à l'autorité, mais refusent aussi d'investir pour obtenir par leurs propres efforts les moyens de satisfaire leurs désirs.

Si les jeunes marocains sont en crise identitaire, c'est parce que l'éducation nationale et la famille n'ont pas su leur inculquer les valeurs de référence adaptées au monde moderne. L'éducation officielle est restée traditionnelle, faisant la part belle à la mémorisation et à la répétition, alors que le savoir évolue à une vitesse vertigineuse et que les modes et les habitudes changent quotidiennement. En occident, on apprend à l'élève à devenir autonome et responsable, en apprenant à évaluer toute affirmation et proposition, et à choisir celle qui lui convient le mieux; dans notre système, on veut à tout prix modeler l'esprit et les habitudes en fonction de l'héritage provenant d'une époque révolue. Au lieu d'adapter les traditions à l'époque, on voudrait que l'époque, par une espèce de retour sur le passé, se conforme aux exigences des traditions. Il est normal qu'il y ait une inadaptation entre cette culture et la réalité, et que ceci aboutisse à une crise identitaire.

Quel est l’avenir d’un jeune marocain dans ce 21ème siècle?
Il a deux choix. Le premier est de se considérer comme une victime, parce qu’il ne peut avoir ce qu’il souhaite, parce qu’il ne peut réaliser ses ambitions, parce qu’il ne peut s’épanouir. Il y a beaucoup d’éléments objectifs pouvant justifier ce choix. Mais vers quoi va-t-il évoluer ?

Il va s’apitoyer sur son sort, devenir frustré et rejoindre ses semblables, pour constituer un groupe d’exclus qui se consoleront mutuellement, en rêvant d’un monde imaginaire dans lequel la réussite de tous aurait été possible. Derrière ce choix il y aussi la tendance à vouloir chercher la raison de l'échec ailleurs, chez autrui. La thèse du complot (je n’ai pas réussi parce qu’on ne voulait pas que je réussisse !) est séduisante parce qu'elle absout de toute responsabilité personnelle. A partir de cette position, il est facile de désigner n’importe qui comme ennemi et de justifier toutes sortes d’agressions à son égard.

C’est ce profil de jeunes adolescents et adultes, en crise d’identité, en quête d’une idéologie ou d’une croyance, que recherchent les intégristes de tous bords, pour instrumentaliser cette frustration et l’orienter selon leurs objectifs. Ces jeunes ainsi orientés vont contribuer à semer le désordre et l’anarchie, contribuant à déstructurer davantage la société. Ils vont semer la peur et l’angoisse, et par choc en retour, vont légitimer le recours à la violence de l’état et de la société. Ainsi les terroristes, loin de contribuer à créer un monde meilleur, vont au contraire le rendre un peu moins vivable, au nom de principes et d'idéologies.

Le deuxième choix consiste à s’intégrer dans cette société imparfaite dans laquelle ils vivent et de participer à la vie de la communauté; d’apporter une contribution, petite ou grande. Le principe est de participer aux décisions, mais aussi d'en supporter les conséquences. C’est le choix de la construction démocratique. Elle restera incomplète, fragile, peu satisfaisante. Mais grâce aux contributions des uns et des autres, il peut y avoir des progrès, aussi relatifs soient-ils. Il faut rappeler que les sociétés humaines n’évoluent jamais de manière linéaire. Il y a des avancées et des reculs. Il faut encourager les premières et combattre les dernières; mais il ne faut surtout pas renoncer ou abandonner la partie.
Participer à la vie de la communauté, assumer ses responsabilités, en accepter les conséquences, bonnes ou mauvaises, constitue l’essence de la démocratie et de la citoyenneté. Tout le monde peut prendre de la société ce qu’elle peut donner. Mais rares sont ceux qui arrivent à donner plus qu’ils n’ont reçus.

Le jeune marocain d’aujourd’hui n’est pas simplement un marocain qui est né quelques décades après l'indépendance. C’est un homme différent. Il est pleinement intégré dans la société moderne et trouve anormal toutes les limitations apportées à sa liberté de penser, de vivre, de s’épanouir là où il veut, comme il veut. C’est un être animé par des besoins et des pulsions contradictoires, pouvant lui rendre la vie dans une société traditionnelle difficile. Tenant compte de ces éléments, il est urgent de lancer des enquêtes en vue de mieux cerner la personnalité du jeune marocain, de mieux le comprendre, pour pouvoir communiquer avec lui, concilier son héritage culturel et l'apport de l'occident et de la modernité. Il est urgent de remodeler le système éducatif, non seulement en y introduisant des méthodes pédagogiques modernes, mais surtout en orientant les finalités de l'enseignement vers la construction de l'individu, son épanouissement et son intégration dans le Maroc moderne, lui même en changement constant. Autrement, on risque la coupure entre un pays qui se modernise à pas forcés, et des citoyens qui resteraient prisonniers de traditions et de concepts archaiques.

On ne construit pas de démocratie sans démocrates. Mais un démocrate est aussi un citoyen qui se reconnaît dans la société dans laquelle il vit et partage ses valeurs. Nous somme loin de ce profil aujourd’hui. C’est pourquoi le divorce entre le jeune marocain et la démocratie va rester complet, tant que le fossé n’aura pas été identifié et comblé. La construction démocratique du Maroc n’est pas un jeu de mots, ni un souhait qui se réalisera de lui-même. Il nécessite d’abord une vision, un projet de société qui, entre autres éléments, intégre les jeunes et leur offre une place à part entière !

Nacer Chraibi
Professeur Universitaire
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http://www.sefrou.org
mimi

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Age : 35
Ville / Pays : laayoune.le maroc
Date d'inscription : 21/08/2006

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MessageSujet: Re: Quel avenir pour les jeunes marocains ?   Quel avenir pour les jeunes marocains ? EmptyDim 10 Sep - 11:37

c bon imane mais Quel avenir pour la musique Marocaine????

Salam,

Comme vous le savez sans doute, les grands de la musique marocaines, ne chantent plus (abdel wahab doukkali, abdel hadi bel khayate, jil jilala, nass el ghiwan…etc.) eh bien ces maîtres ne peuvent plus chanter, faute de moyen.

Eh oui, ces grands chanteurs ne peuvent plus chanter, ils n’ont pas l’argent pour !

Le marché de chanson au Maroc, est envahit par des musiques étrangères comme le RAI, la musique orientale, la musique occidentale, et un peu de musique Chaabi.

Où va notre patrimoine ? Et comment se fait il qu’on est arrivé là ?

Pour guider le débat, je vous demande de répondre a un certains nombre de questions :

Est-ce que cette situation est due au fait que nos chanteurs ne savent pas chanter (nulles quoi) ou bien c’est une question de marketing ? Par exemple les égyptiens savent vendre leur chanteur et leur style de musique

Est-ce que c’est la faute du ministère de la culture Marocaine qui organisent beaucoup des manifestations culturels internationales qui valorisent surtout les cultures étrangères dans notre propre pays, et presque jamais cette ministère n’organise une manifestation pour valoriser la culture Marocaine !

Est-ce la faute du ministère de l’information dans le sens ou sur nos chaînes de TV ou Radios, (RTM, 2M, MIDI1…) la quota de la chanson Marocaines ne dépasse même pas 5%, (95% pour la chanson étrangère) beaucoup de chansons étrangères, alors qu’en France il y a un quota obligatoire dans les medias ici et qui est de 40% minimum pour la chanson française ! Pire encore, en Egypte sur leur TV, on a jamais vu une chanson Marocaine par hasard, pourtant dans nos chaînes de TV il y a pratiquement que ça, il y a même des chanteuses Marocaines qui ont renié leur culture Marocaines en allant en Egypte et y chanter en Egyptiens bien sur enrichissant ainsi la culture Egyptienne et appauvrissant évidemment notre culture Marocaine, (Samira said en tête, y a aussi fatima mekdadi, leila ghofrane, …et la liste est longue)


Enfin, trouvez vous que c’est juste que des Artistes Marocains, qui par amour de pays ont choisi de rester chanter Marocains, actuellement ils se trouvent sans moyens, et dans des situations précaires !
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