Le Sida, maladie qui a déjà tué vingt-cinq millions de personnes dans le monde, poursuit ses ravages. Principales victimes : les personnes les plus démunies qui sont aussi les moins informées sur ce fléau apparu en 1981.Photo: Une séropositive indienne lors d'une marche silencieuse, le 1er décembre 2004, à Madras
FOCUS:
Le sida poursuit ses ravages
Le Sida, maladie qui a déjà tué vingt-cinq millions de personnes dans le monde, poursuit ses ravages. Principales victimes : les personnes les plus démunies qui sont aussi celles qui sont les moins informées sur ce fléau apparu en 1981.
Selon le rapport annuel d'Onusida et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), intitulé « Le point sur l'épidémie du sida 2005», cette année enregistre une nouvelle progression de l’épidémie.
« Plus de 25 millions de personnes dans le monde sont mortes de maladies liées au sida, depuis 1981, date de l'apparition de l'épidémie, ce qui en fait une des épidémies les plus meurtrières de l'histoire », a déclaré Jim Kim, directeur du département sida à l'Organisation des Nations Unies pour la santé (OMS), lors d'une conférence de presse donnée à l'occasion du lancement du rapport annuel du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida.
En 2005, plus de 3 millions de personnes sont décédées suite à des maladies liées au Sida. Parmi eux figurent 500.000 enfants. 5 millions de personnes ont été contaminées par le virus, un nouveau record.
Si les taux de contamination les plus forts ont été observés en Europe de l'Est, en Asie de l'Est et en Asie, c’est l'Afrique sub-saharienne qui demeure la région la plus touchée dans le monde a souligné Jim Kim.
Cette région abrite 60 % des personnes infectées par le VIH (5,8 millions de personnes contaminées sur 40,3 millions dans le monde) alors même qu’elle n’abrite que 10% de la population mondiale. Seuls quelques Etats tels que le Kenya ou le Zimbabwe affichent une progression dans la lutte.
Un autre traits caractéristique de l’épidémie concerne sa « féminisation ». Dans le continent noir, les jeunes femmes entre 15 et 25 ans ont trois fois plus de chances d'être contaminées que les hommes. Plus de 2 millions de femmes sont actuellement infectées en Asie – soit une augmentation de 17% par rapport à 2003.
Photo: Campagne de sensibilisation sur le sida à Pekin. En Chine, l'espoir laisse la place à la répression. Au moins deux séropositifs venus à Pékin pour présenter une pétition ont été renvoyés de force chez eux, selon des proches.
Quelques bonnes nouvelles sont toutefois relevées par le rapport. Dans certains pays les efforts de sensibilisation donne des résultats encourageants
En outre, le traitement est accessible à plus de personnes. Plus de 1 million de personnes sous traitement dans les pays pauvres. « Un tiers de ces personnes seraient mortes cette année, si elles n'avaient pas bénéficié de ce traitement, un autre tiers l'année prochaine et encore un autre tiers, l'année d'après », d’après Jim Kim.
Concernant le Maroc où le premier cas de sida a été déclaré en 1986, 1839 cas de sida ont été déclarés au 30 novembre 2005. Ces chiffres proviennent de la division d'épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) au Ministère de la Santé qui les publie régulièrement.
L’association marocaine de lutte contre le SIDA rappelle néanmoins qu’aujourd'hui, au Maroc, seuls les cas de SIDA-maladie sont à déclaration obligatoire. Il n'existe aucun chiffre exact concernant le nombre de personnes séropositives.
Selon une estimation du ministère de la santé, il y aurait entre 13 000 et 16 000 personnes infectées par le VIH à la fin 2004 au Maroc. Toujours selon la même estimation, ces porteurs pourraient être à l'origine de 2 000 à 2 500 nouvelles infections par an.
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Données épidémiologiques au 30 novembre 2005 concernant le Maroc
Nombre de cas de sida cumulés au 30 novembre 2005 : 1839
· Répartition selon le sexe :
Hommes : 62%
Femmes : 38%
· Répartition selon l'age :
Moins de 15 ans : 2%
15 à 29 ans : 25%
30 à 39 ans : 43%
40 à 49 ans : 19%
autres : 11%
· Répartition selon de mode de transmission :
Hétérosexuel : 76%
HSH : 5%
Bisexuel : 4%
Drogue intra-veineuse : 4%
Transfusion : 1%
Périnatal (de la mère à l'enfant) : 3%
Multirisque : 2%
Inconnu : 5%
· Répartition selon le milieu de résidence :
Urbain : 84%
Rural : 12%
Inconnu : 4%
· Séroprévalence du VIH (année 2003)
Consultants IST : 0,34%
Femmes enceintes : 0,10%
Tuberculeux : 0,34%
Donneurs de sang : 0,02%
travailleurs du sexe : 2,27%
prisonniers : 0,89%
· Cas d'IST en 2004
373 854
Sources : DELM, Ministère de la santé
Saïd Raïssi
www.menara.ma